André Le Nabour est né le 5 décembre 1922 à Saint Brieuc (Côtes-du-Nord).
En 1941, il est Maître d’Hôtel dans la Marine Marchande. Refusant la capitulation, alors qu’il n’a encore que 18 ans il décide lors d’un congé chez ses parents à Binic de rejoindre la zone non occupée. Il y parvient en passant aventureusement la ligne de démarcation à Montrichard grâce à l’aide du Maire du village.
En aout 41, il s’engage à Châteauroux pour quatre ans. Muté à la CIA n°1 le 23 avril 1942, il embarque à Marseille le 27 mai 1942 et débarque le lendemain à Alger sur la base de Blida.
Il obtient son brevet de moniteur parachutiste le 15 juillet 1942 à Fès. En août 42, il est gravement blessé dans la région lombaire par une balle à blanc lors d’un entrainement au combat.
Campagne de Libye.
Au sein du 1er RCP, qu’il a rejoint en février 43, il participe à la campagne de Libye. Lors d’une attaque, il reçoit une blessure au genou par éclat d’obus qui l’immobilisera pendant plusieurs semaines.
Ralliement aux FFL.
En juillet 43, il décide de rallier les FFL. Il se joint au 3ème BIA regroupé alors à Tripoli.
Il embarque avec ses camarades à bord d’un paquebot et débarque à Liverpool le 7 novembre 1943. Toujours au sein du 3ème BIA, il est dirigé vers le camp de Camberley puis vers le camp Comrie en décembre 43.
Devenu Caporal- Chef au 3ème SAS (qui prendra également le nom français de 3ème RCP à compter du 1er avril 44), il est à nouveau breveté parachutiste à la Parachute Training School à Ringway le 2 février 1944. Puis il est affecté à la section sabotage régimentaire avec son ami Guy Guichard qui l’accompagne depuis l’Afrique du Nord.
Cette section étant dissoute, il se rapproche alors de Lucien Klein par l’intermédiaire duquel il espère décrocher l’affectation à un stick prochainement largué en France. Après un entretien avec le Lieutenant Edgar Tupët-Thomé, il obtient l’opportunité de rejoindre son stick toujours en compagnie de Guy Guichard.
Opération Derry.
Il est parachuté avec son stick début août 44 dans le cadre de l’opération Derry à Daoulas dans le Finistère.
Avec ses camarades du stick il participe à l’attaque d’une kommandantur forte d’une soixantaine d’hommes. 12 allemands sont tués et une quarantaine sont fait prisonniers. Au cours de cet assaut, André-Jean Briguet est tué. Par la suite, le stick repousse une attaque et entre en libérateur dans Daoulas.
Dans les jours qui suivent, le stick attaque la garnison allemande de Landerneau et libère la ville. Guy Guichard est mortellement blessé pendant cet assaut.
L’opération se poursuit pour le stick par des missions de reconnaissance pour la 6ème Division Blindée Américaine.
Opération Abel.
Après le retour en Angleterre, le stick du lieutenant Tupët-Thomé est à nouveau parachuté en France dans le Doubs dans la nuit du 28 août 1944.
Pour sa courageuse participation à l’attaque de Clerval, André reçoit sa première citation :
« Caporal-Chef courageux et calme déjà remarqué au cours de la mission de Bretagne pour son efficacité et son sang-froid. N’a pas hésité à Clerval le 05 septembre 1944 à conduire à six reprises une voiture automobile au milieu des tirs blindés ennemis. Emmenant à chaque voyage, un de ses camarades blessés, sauvant ainsi certainement la vie à six hommes. A effectué de nombreuses patrouilles et reconnaissances dangereuses. »
Signé de Gaulle.
Opération Amherst.
André Le Nabour est à nouveau parachuté, cette fois en Hollande, avec le stick du S/Lt Anspach le 7 avril 1945.
Suite à cette opération, il reçoit sa deuxième citation :
« Sous-officier courageux, a participé à deux missions parachutistes en France. Le 10 avril faisant partie d’un stick, qui après avoir occupé le village de Diever, s’emparait du Commandant Nazi de l’endroit. Le 12 a participé à la destruction de deux remorqueurs ennemis chargés de munitions. Dans l’après-midi du même jour, encerclé avec cinq camarades par un ennemi supérieur en nombre, a grandement facilité le décrochage du groupe auquel il appartenait. Tuant au moins deux Allemands. »
Paris le 06 août 1945. Signé : de Gaulle.
En fin 1945, démobilisé, il rejoint la Marine Marchande en tant que Navigateur, qu’il quitte en 1958 pour le laboratoire « Roger Bellon » à Neuilly-sur-Seine puis le même laboratoire à Monts (Indre et Loire) en 1962.