Né à Paris en 1922, Jacques GRUNBERG a 20 ans lorsqu’il s’évade de la France occupée, franchissant les Pyrénées pour rejoindre les Forces Françaises Libres en passant par l’Espagne. Arrêté et emprisonné dans le camp de Miranda de Ebro, il est libéré en juillet 1943. Il rejoint l’Angleterre et s’engage dans les FFL le mois suivant, choisissant d’utiliser un pseudonyme. Affecté à l’Infanterie de l’Air, il obtient son brevet parachutiste en janvier 1944.
En raison de sa maîtrise de la langue anglaise, il est ensuite transféré au 1st SAS Regiment britannique, avec lequel il sera déployé à deux reprises. Une première fois pour l’opération Houndsworth dans le Morvan (août 1944) où il participe à des missions de sabotage et de harcèlement des troupes allemandes ; une seconde fois en Allemagne début avril 1945. Le 29, c’est là, près de la ville d’Oldenburg, qu’il sera blessé d’une balle dans le dos et qu’il aura la main droite arrachée par l’explosion d’une grenade à manche. Fait prisonnier, il est soigné par les Allemands. Après plusieurs jours d’attente, les troupes alliées atteignent l’infirmerie de fortune où il se trouve et il peut enfin être évacué pour recevoir de vrais soins.

Jacques GRUNBERG était également un artiste, peintre et surtout musicien. Malgré la perte de sa main droite, il réussira à poursuivre sa passion après la guerre et sera surtout connu comme trompettiste de jazz. Ami de Boris Vian, Eddy Barclay ou encore Henri Salvador, il participera à l’enregistrement d’un des tout premiers disques de rock’n’roll en France sous le pseudonyme (attribué par Vian) de Rock Failair. Ironiquement, en tant que « pur » jazzman, il n’aime pas du tout le rock’n’roll qui vient d’arriver des USA. C’est pourtant lui qui chante sur 8 titres écrits par Boris Vian et sortis dès 1957.

Aujourd’hui, son battledress (blouson et pantalon) ainsi que son insigne des Forces Aériennes Françaises Libres sont conservés au Musée de la Résistance Bretonne à Saint-Marcel (56).